Une question de poil de vue?

moistache
October 12 , 2011

par Charlotte

Après avoir vanté, auprès d’un ami, les mérites de [MoistaCHe](http://moistaCHe.ch – ce “«Movember suisse») qui me tient tant à cœur – je me suis vue répondre, et je cite : « Vous avez quoi contre les poils toi et Gilles? Une fois il faut couper, une autre fois il faut laisser pousser… ». C’est ce genre de remarques qui te fait réfléchir (ou plus justement, qui fait réfléchir la psychologue que je suis).

Si j’ai décidé, d’abord de me raser la tête et ensuite d’encourager mes pairs masculins à se laisser pousser la moustache, tout ça au nom de « la bonne cause », c’est bien pour une raison. Alors, fais-je simplement preuve d’une sensibilité particulière à la thématique du cancer? Ou bien suis-je une maniaque du poil, fortement décidée à modifier les statistiques de l’OFS sur la pilosité moyenne du quidam helvétique?

J’ai bien envie de vous laisser juger par vous-mêmes…

Là où cette remarque m’a amenée, c’est à la question de l’identité qui est sous-jacente au thème de la pilosité. Avoir des poils ou pas, se raser, les couper, entretenir sa toison, éradiquer tout ça à grand renfort de laser… Tant de paramètres à prendre en compte ! De manières différentes de se définir selon qu’on est une femme ou un homme. Ou comment se compliquer la vie à partir d’une production corporelle naturelle destinée, entre autres, à nous isoler thermiquement ou détoxiquer notre organisme (on en apprend des choses sur wikipédia?)

Sans vouloir consacrer mes prochaines heures (et les vôtres) à une analyse socio-historique de la pilosité, j’ai été très intéressée par les témoignages que j’ai reçus autour de «Bald&Gorgeous», à propos des cheveux. J’ai particulièrement apprécié être dans la peau de l’observatrice par excellence des réactions divergentes de mon entourage, que ce soit lors de l’annonce de ma décision de me faire raser la tête, lorsque les gens me croisaient pour la première fois rasée ou pendant la période qui a suivi (et qui perdure aujourd’hui).

Et maintenant, voilà que je propose de m’attaquer à la croissance des moustaches suisses (ou plutôt de l’encourager)?

Alors, je me demande : qu’est-ce qui pousse un homme à participer? Le sentiment de solidarité contre le cancer de la prostate? L’aspect peu conventionnel de ce «défi» ? L’envie de faire une différence? L’espoir de récolter des fonds pour cette cause? Ou … ?

Et comment va-t-il être perçu dans son quotidien suisse? Au travail? Avec ses amis? Etc.?

A vous de me le dire! Cette fois, vous serez les observateurs privilégiés de votre modification « étrange » de style! (et je peux vous assurer que je vous envie. Mais non, je ne vais pas briser le tabou de la femme à barbe moustache cette fois-ci. On en reparle l’année prochaine?)